Sara, consultante Numérique Responsable chez OCTO Technology !
Aujourd’hui, focus sur une conviction qui nous tient à cœur chez OCTO : le numérique responsable ! C’est au travers de l’interview de Sara, consultante chez OCTO, que nous allons découvrir les actions mises en place pour continuer d’avancer vers cette vision :)
Hello Sara ! Tu es aujourd’hui l’une des référentes sur le numérique responsable chez OCTO. Peux-tu nous parler de ton parcours en quelques lignes ?
J’ai démarré dans le conseil stratégique avant de bifurquer assez vite vers le digital. Je travaille dans ce domaine depuis plus de vingt ans maintenant.
Ce parcours a été entrecoupé de “détours”. Par exemple, j’ai eu l’opportunité de travailler deux ans dans le conseil RH avec des demandeurs d’emploi pour les accompagner vers le retour à l’emploi. J’ai eu également la chance de m’investir dans l’écoute sociale à Drogues Info Services. Finalement, ce qui marque mon parcours, c’est un besoin de sens et de réinvention permanente. J'ai besoin de créer mon job de bout en bout, repartir parfois comme une débutante pour apprendre un nouveau métier, remettre en question mon statut, bref toujours trouver l’espace qui me permet de m’engager pleinement et d’être épanouie dans ce que je fais !
Outre la “réinvention”, j’ai besoin de contribuer à améliorer une situation en embarquant d’autres personnes : passer d’un point A où ça ne va pas très bien à un point B qui va mieux ! Même si ça peut paraître un peu naïf dit comme ça, je crois que mon ressort fondamental c’est de contribuer à dessiner un monde meilleur !
C’est aussi pour cette raison que je m’intéresse depuis plusieurs années à l’entreprise “responsable” et j’ai eu l’opportunité chez OCTO d’intégrer, à sa création, une équipe dédiée au numérique éco-responsable. Cela m’a permis de favoriser les prises de conscience et la mise en œuvre d’actions perso/pro. Des actions telles que, l’intégration de l’éco-conception dans nos façons de travailler, le développement de sensibilisations et de formations, mais aussi de collaborer avec les différents acteurs du numérique responsable pour pousser une offre commune ou encore, d’accompagner la transition d’OCTO et celle de nos clients : toujours la recherche d’un monde meilleur !!
Inauguration de l'espace "OCTO s'engage" avec Philippe Bihouix
Le numérique responsable est aujourd’hui un sujet stratégique pour beaucoup d’entreprises. Quelle est ta vision autour de cette thématique ?
L’entreprise responsable au sens large du terme (people/planet/profit) devient quasi un incontournable. Ne pas prendre ce virage aujourd’hui, c’est un sacré risque en termes de recrutement, d’image de marque, de gestion des risques, d’investissements, de conformité réglementaire, je dirais même tout simplement de pérennité…
Aussi parce qu’après des années de fonctionnement en mode “no limit”, on entre maintenant dans l’ère de la finitude des ressources, ce qui a de sérieuses répercussions notamment dans notre domaine, le numérique. Le prochain grand cycle de transformation des organisations, c’est l’entreprise responsable. Pour autant, le sujet du numérique responsable, et au-delà des risques qui pèsent sur la continuité de service numérique, peinent à être pleinement pris en compte par les organisations : les risques paraissant “lointains” ou les impacts négatifs du numérique pas assez conséquents pour être traités en priorité . Il y a donc un enjeu fort pour nous d’aider nos interlocuteurs à saisir l’urgence de la mise en action, dès maintenant, sur ces sujets.
Chez OCTO, nous sommes en pleine transformation “responsable”, à la fois au niveau corporate et au niveau métier. OCTO s’est fixé des objectifs de décarbonation conformément aux Accords de Paris (et même plus ambitieux) et s’engage toujours plus sur les sujets de mixité, de diversité et d’inclusion. La certification B Corp obtenue en 2021 n’est pas un aboutissement mais bien un tremplin pour pousser encore plus loin notre engagement.
Sur la partie “métier”, nous travaillons la qualité de notre “geste” pour réduire les impacts négatifs : éco-concevoir pour limiter l’empreinte environnementale, concevoir accessible, inclusif, éthique pour le plus grand nombre, préserver l’intégrité des personnes et des données. Nous cherchons également à favoriser la création de produits qui ont une finalité extra-financière, qui ont vocation à réduire l’empreinte environnementale de nos clients et les projets à impacts sociaux.
Nous nous positionnons aussi sur la remise en question de la finalité et des usages de certains produits numériques dans un monde de plus en plus sous contraintes.
Tout celà interroge nos métiers en profondeur : qu’est ce que cela signifie être une boîte de conseil et delivery IT dans le futur ? Qu’est ce que ça veut dire être développeur dans un monde où on fait du numérique “raisonné” ? Que devient notre modèle économique si nous aidons nos clients à renoncer au numérique quand il y a une alternative moins impactante ?
Cette trajectoire et ces questionnements que nous menons en interne nous permettent de conseiller nos clients sur ces sujets parce qu’on le vit de l’intérieur, on se pose plein de questions, on teste, on met de côté, on fait évoluer notre positionnement, bref c’est très vivant et expérimental... Le chemin de transition que nous menons conjointement au niveau de l’entreprise et des métiers ainsi que notre longue histoire “d’accompagnateur des changements” (transfo digitale, agile et maintenant responsable) nous donne une véritable légitimité sur la transition sustainable dans le domaine du numérique et au-delà.
Notre bibliothèque "engagée"
Quelles sont les dernières initiatives auxquelles tu as participé ?
J’ai participé ces derniers mois à une nouvelle aventure au sein d’OCTO : un petit collectif que l’on a nommé FRUGARILLA. Ce nom, c’est l’association de GUERILLA (côté agitateur, alternatif, souple et léger, qui opère des actions ciblées) et FRUGAL pour caractériser cette approche radicale autour d’un numérique du futur, qui va à l’essentiel. C’est une zone d’exploration au service de la ”raison d’être” d’OCTO.
Au sein de Frugarilla, nous explorons la notion de “numériques essentiels” et de la nécessaire adaptation du numérique aux nouveaux risques (environnementaux, géopolitiques, économiques qui sont d’ailleurs très souvent interconnectés) qui menacent la continuité d’activité et la capacité même à “faire du numérique”.
Ce terme “nouveaux risques” n’est au fond pas tout à fait adapté car certains de ces phénomènes sont déjà là, parfois juste à côté de nous. Par exemple, la guerre en Ukraine qui limite la fourniture de gaz, ce qui entraîne une hausse des prix de l’électricité, qui augmente le risque financier pour les gros consommateurs d’électricité dont les acteurs du numérique.
Autre exemple, les arbitrages qui ont dû être opérés ces dernières années en Californie à cause de la sécheresse intense entre l’agriculture et le refroidissement des datacenters. La sécheresse encore, qui a entraîné à Taïwan, entre autres, une crise des micro-processeurs. L’épuisement de ressources telles que le cuivre (et globalement de la plupart des composants électroniques) sur lequel se construisent à la fois les énergies vertes et nos terminaux qui nécessitent d’ores et déjà des arbitrages.
Sur le volet humain, les risques sur le recrutement dans la tech, quand les sociétés n’arriveront plus à recruter des profils intéressants car ces derniers sont sensibilisés à l’impact environnemental du numérique et ne veulent plus intégrer des organisations qui n’ont pas fait leur transfo sur le sujet.
Tous ces risques menacent directement le numérique et Frugarilla explore le futur de ce numérique ultra contraint, qui doit se réinterroger sur sa valeur : est-ce qu’il faut conserver le numérique car il est vital ? Est-ce qu’il est “gadget” ? Comment l’approche low tech et l’ innovation frugale peuvent proposer des alternatives malines à l'ultra-digitalisation, comment les communs numériques peuvent aussi être un élément de solution ? Comment la redirection numérique doit être au cœur de nos questionnements ? Plus globalement cette approche pose la question d’un numérique qui ne cherche plus uniquement à atténuer mais aussi à s’adapter aux risques qui le menacent.
Quels sont tes prochains objectifs et envies pour OCTO dans ce domaine ?
Poursuivre le chemin de transformation interne, mais aussi développer de plus en plus de conversations sur ces sujets avec nos clients, notamment pour leur permettre de percevoir les enjeux et ne pas mettre en péril la continuité d’activité dans les années à venir.
Nous avons développé des parcours de formation ultra complets et adaptés aux différents métiers (PO, UX, dev front-back, data scientist, etc.), des parcours de sensibilisation également pour des dirigeants, une de mes envies c’est qu’on rendre encore plus visibles ces parcours pour diffuser toujours plus largement en interne et chez nos clients en somme pour embarquer le plus de monde possible dans cette transformation essentielle.
La friperie OCTO
Un dernier mot pour la route ?
On a souvent le sentiment que la montagne à franchir est énorme, tant que les États et les institutions ne bougeront pas, rien ne bougera. On oublie souvent la capacité d’influence que l’on peut avoir en tant qu’individu, parent, citoyen, consommateur, professionnel. Plus on est nombreux à opérer des changements dans nos modes de vie, plus on sensibilise et embarque notre entourage, plus on a de chance de faire bouger le système et de contribuer à “there is a better world” !
Merci Sara et à très vite pour une nouvelle interview d'Octo !