Réalité augmentée, pour qui et pour quoi faire ?

le 28/09/2018 par Jasmine Lebert
Tags: Software Engineering

Si vous êtes perdu avec les termes réalité virtuelle, augmentée ou mixte, je vous conseille de commencer par lire l’article suivant : https://blog.octo.com/realite-virtuelle-augmentee-mixte-faisons-le-point/

Il existe deux grands types de dispositifs pour visualiser de la réalité augmentée : ceux à vision indirecte (smartphone, tablette) et ceux à vision directe (casque ou lunette). Aujourd’hui, la réalité augmentée à vision indirecte vise le tout public tandis que la vision directe est plus orientée entreprise. Cela est principalement dû à leurs prix et à leurs usages comme on va le voir dans cet article.

  • Vision indirecte

Les dispositifs à vision indirecte ajoutent des informations sur la réalité au travers d’un écran distant de l’utilisateur. Ainsi, une simple caméra suffit à visualiser de la réalité augmentée (webcam, caméra d’un téléphone, …). Tout le monde peut donc avoir accès à cette technologie. Pour vous donner un exemple, aujourd’hui, on peut essayer des lunettes directement chez soi via une application à télécharger ou via un site web.

La réalité augmentée peut également servir à ajouter des informations (2D ou 3D) sur une image. Les images sont prédéfinies dans le logiciel et vont être reconnu dynamiquement grâce au flux vidéo.

Exemple de marqueur AR (ici, avec Vuforia)

Par exemple, les applications Snapchat (à gauche) ou l'Oréal Makeup Genius (à droite) ajoutent des informations 2D ou 3D sur votre visage.

Capture d'écran de l'application Snapchat

Makeup Genius, L'Oréal

Aujourd'hui, Apple et Google vont encore plus loin et créent des technologies permettant aux téléphones d'accéder nativement à la réalité augmentée voire à la réalité mixte.

Apple a créé l’ARKit et Google, l’ARCore, qui permettent de détecter les plans horizontaux (sol, table), et la luminosité de la pièce afin de placer un objet 3D dans l’environnement de manière cohérente. L’ARKit se différencie en ajoutant la détection des plans verticaux (murs) dans sa dernière version.

Plusieurs cas d’utilisation existent, transformer votre smartphone en outil de mesure, visualiser un objet à taille réelle (meuble que l’on prévoit d’acheter, par exemple). C’est aussi un bon outil d’apprentissage, certaines applications proposent d’étudier les constellations, les satellites, les planètes juste en pointant votre objectif vers le ciel, ou encore de visualiser des parties du corps humain, en coupe, afin de localiser de manière précise les éléments liés à l’anatomie.

Si vous souhaitez apprendre, à créer votre propre application avec l’ARKit, je vous invite à consulter l’article suivant : https://blog.octo.com/construisez-votre-1ere-application-arkit/

[caption id="attachment_77343" align="aligncenter" width="541"]Un vrai mètre posé sur le sol, en dessous le mètre virtuel créer avec l’ARKit.
Source : laan labs.[/caption]

La réalité augmentée tel qu’on l’a vue au début de l’article est déjà accessible au plus grand nombre mais n’est pourtant pas encore très exploités en termes de fonctionnalités et d’usages. Ce qui donne une réputation de la réalité augmentée plutôt gadget dans le monde professionnel.

https://www.youtube.com/watch?v=ttdPqly4OF8

L’ARKit et l’ARCore évoluent très vite vers le grand public car la plupart des personnes possèdent déjà un smartphone ou un iPhone. Ces dernières sont directement intégrées dans les derniers smartphones haut de gamme (Samsung S7 et plus récent, Google Pixel, ...) et dans tous les iPhones (à partir du 6s). On peut donc penser que la technologie sera intégrée dans la plupart des smartphones d’ici quelques années. De plus en plus de professionnels se lancent sur ces technologies, notamment les métiers liés à l’architecture (mesure précise, reconstruction 3D à partir d’un scan, …), à la décoration (placer des meubles, changer du papier peint, .) et à l’immobilier.

  • Vision directe

Si dans le cadre de votre projet vous ne pouvez pas vous permettre d’avoir les mains prises par un smartphone ou une tablette et que vous avez besoin de visualiser des éléments directement face à vous, alors la réalité augmentée à vision directe est faite pour vous ! Côté matériel, cela va s'apparenter à des technologies de type casques ou lunettes. Ces derniers sont en évolution constante et ont un prix assez élevé dû à leur complexité technique.

Dans les domaine industriel et médical, il existe plusieurs cas d’usage pour la réalité augmentée à vision directe. Par exemple, il est aujourd’hui possible d’effectuer des opérations de maintenance avec des informations ou des instructions affichées en réalité augmentée.

Microsoft, inclut également une version de Skype et Microsoft Remote Assist qui permet d'ajouter des informations directement dans le champs de vision de l’interlocuteur (voir image ci-dessous).

Au niveau médical, des recherches ont été réalisées pour voir si c’était possible de réaliser une opération avec de la réalité augmentée. Et des médecins ont tenté l’expérience l’année dernière :

Première opération en réalité augmentée.

Les dispositifs que l’on retrouve en plus grand nombre aujourd’hui sont les lunettes monoculaire ou binoculaire (tableau comparatif des lunettes existantes ).

Les lunettes monoculaires, ajoute des informations sur un seul œil. Par exemple, les célèbres Google Glass. Ces dispositifs servent le plus souvent à afficher des informations 2D (texte, vidéo, ...).

Les lunettes binoculaires permettent d’avoir un champ de vision plus large et donc d’afficher plus d’information simultanément.

Les casques ont de meilleures capacités mais se destinent à un public très restreint. Les cas d’utilisations d’aujourd’hui sont donc davantage liés à la communication sur un salon ou à de la R&D qu’à une vraie utilisation terrain.

L’HoloLens de Microsoft est un casque autonome de réalité mixte. Il n’a pas besoin d'être relié à un ordinateur pour fonctionner. Sa particularité est de pouvoir détecter les objets réels (table, sol, murs, ...) afin de placer les éléments virtuels de manière cohérente. De plus, l’HoloLens est capable de reconnaître une pièce. Si vous placez préalablement des éléments virtuels, ils seront toujours placés aux mêmes endroits quand vous reviendrez. Il est actuellement au prix de 3299€.

La société Magic Leap propose une alternative à l’HoloLens : Magic Leap One sortie cette année. Il est également sans fil grâce à son light pack déporté sur la ceinture. Il possède une manette pour interagir avec l’environnement. Pour le moment, il est disponible seulement aux États-Unis à un prix de 2,295$.

Le Meta 2 est un casque à écran déporté, il est relié à un PC via un câble. Il possède donc un champ de vision plus large et une meilleure résolution. Cependant, il ne propose pas de réalité mixte, les éléments affichés devant l’utilisateur ne sont donc pas cohérent avec l’espace réel. Son prix est de 1614€.

Daqri propose deux systèmes de visualisation AR : smart glasses et smart helmet. Ces deux dispositifs coûtent plus de 5000€. Leur particularité est de s’adresser directement au monde industriel, notamment avec le smart helmet qui est directement intégré dans un casque de chantier. Il possède une caméra thermique pouvant servir à avertir son utilisateur lorsqu’il pénètre dans une zone de danger. Ces systèmes sont autonomes et proposent actuellement une batterie avec une autonomie de 3 h.

Ces appareils sont très chers et sont davantage destinés aux professionnels. Ils doivent encore évoluer pour être accepté par le grand public (champs de vision plus important, cohérence avec l’espace réel…). Leur complexité technique et le prix des composants nécessaires à leur fabrication rend leur évolution plutôt lente. ll n’y a donc pas eu d’énorme progrès des dispositifs à vision directe depuis la sortie de l’HoloLens (2017). Les technologies sans fil proposées sont gourmandes en ressource et ont généralement une autonomie inférieure à 3 h, ce qui limite les cas d’usage proposés aujourd’hui.

Cependant, en avril 2018, la société L_eap Motion_ a réalisé un casque de réalité augmentée, nommée North Star, qui serait open source en termes de logiciel mais aussi en termes de matériel. Effectivement leap motion a déclaré mettre à disposition du public les plans de réalisation du casque. De plus, la technologie développée en amont par leap motion qui permettait d’avoir une reconnaissance des mains et des gestes serait directement intégrée dans ce dernier. La société a annoncé que ce casque devrait revenir à un coût inférieur à 100 dollars ! Affaire à suivre.