Interviews de l'équipe curation Grosse Conf
Mais qui se cache derrière la programmation ? Derrière chacune de nos conférences se cache une équipe passionnée qui s'active depuis plusieurs mois pour vous concocter un programme inédit. Pour cette toute première édition de La Grosse Conf, nous sommes allés interviewer une partie de notre équipe de curation. Découvrez d'où vient cette volonté de lancer une conférence Data & IA, ce que cela signifie pour OCTO mais aussi l’intention derrière une programmation composée d’experts.
Quel est le sujet data et IA qui te passionne ? Pourquoi ?
__Marisa Faraggi : __ Le sujet qui me passionne, c’est le Quantum Computing. Ça a été mon sujet de recherche ces derniers temps, j’ai un background de physique donc ça me motive beaucoup. Sinon, l’idée de vraiment pouvoir aider à décortiquer ou montrer aux entreprises que la data est là pour les aider et non pas un problème à résoudre. Il faut voir la data comme une possibilité de trouver de la valeur, d’optimiser. Je travaille dans une verticale métier qui est l’industrie, je comprends que pour ce type de métier, la data n’est pas leur cœur de métier. Ils font des produits, des voitures par exemple, et voient la data comme une charge, mais mon objectif, c’est justement de montrer que la data est là pour les aider à faire leur travail.
Maxime Gatineau: J’ai plongé dans l’IA par émerveillement du Renforcement Learning (RL). Voir un réseau de neurones complètement dominer Mario ou rendre impuissant le meilleur joueur de Go au monde me fascine. Dans la pratique le RL est peu utilisable et nos cas d’études ne s’y prêtent pas. On va utiliser d’autres branches du Machine Learning (ML) pour obtenir ou traiter des informations complexes à partir d’une source de données. Mon domaine de prédilection est le NLP (Natural Language Processing), il y a énormément d’applications concrètes pour lesquelles l’IA nous facilite grandement la tâche. Par exemple, pour la segmentation de textes/d’articles, ou l’analyse de trend. Ce qui me plait le plus c’est d’arriver à maîtriser la manière dont l’IA va « penser ». Là où nous voyons des mots et parlons un langage, l’IA ne voit que des chiffres (ou tokens dans le jargon). C’est une tâche intéressante d’essayer de dompter l’IA. Surtout avec l’essor de l’IA générative, où, sous le capot, ce n’est qu’une génération de texte/token en suivant des probabilités. Finalement, nous cherchons juste à comprendre ce qui va influencer ces probabilités et comment les tourner à notre avantage. Parfois ça passe par du nettoyage de données, d’autres par du prompt engineering ou d’autres méthodes. Chez OCTO, on conseille et implémente chez nos clients les méthodes les plus adéquates.
Emmanuel-Lin Toulemonde : Ce que j’aime faire dans le monde de l’IA, c'est aller chercher des compétences dans l’ensemble des domaines de l’informatique pour l’appliquer aux problématiques que l’on rencontre. Le software craftsmanship pour sortir les Data Scientists de leurs notebooks et les aider à faire du code de qualité industrielle. L’Ops pour construire une infrastructure et déployer nos applications as-code. L’agile pour limiter les effets tunnels que l’on rencontre parfois en phase d’expérimentation, le data engineering pour avoir des flux de données industriels, l’architecture pour designer des applications qui seront scalables et faciles à faire évoluer.
Pourquoi est-ce important pour toi de lancer un événement comme La Grosse Conf ? Quel est ton rôle, ton périmètre d'expertise, ce que tu penses apporter ?
Emmanuel-Lin Toulemonde : Une conférence est pour moi une plateforme pour véhiculer des idées, des points de vue. En tant que curateur de la conférence, je cherche à véhiculer trois idées auxquelles je crois beaucoup, tout d’abord donner la parole à ceux qui font pour avoir un vrai discours avec du fond et pas uniquement sur les contours marketing des technologies que l’on manipule, ensuite l’expertise en portant une exigence forte sur l’excellence du discours, et finalement le partage que ce soit des idées, des données, du code, des retours d’expérience pour permettre au plus grand nombre de manipuler ces technologies. En tant que lead curateur, mon rôle consiste d’abord à créer une équipe de curation qui déchire, avec chacun son apport : certains apportent la garantie scientifique, d’autres leur expérience en termes de prise de parole en public, et finalement des perspectives différentes sur la data & l’IA.
Puis, comme c’est une nouvelle conférence, il faut définir une ligne éditoriale forte : nous avons choisi d’avoir un.e seul.e speaker.euse sur scène pour maximiser l’impact de leur prise de parole, nous avons choisi les thématiques du moment pour cette édition, nous avons participé au choix de l’identité graphique qui tranche.
Ensuite, il faut créer du collectif autour de la conférence, embarquer les Octos et la communauté pour obtenir un bel évènement avec une salle pleine, des personnes passionnées, des échanges dans les temps de pause riches.
Finalement, individuellement, j’essaye d’apporter une exigence de qualité sur le fond comme la forme et je porte des avis tranchés pour éviter les compromis mous. De formation ingénieur en Data Science, en 10 ans de carrière, j’ai fait des projets à la fois côté métier et côté IT. J’ai donc développé un profil transverse : Data Science, Data Engineering, Software craftsmanship, Ops, Agilité, etc. J’aime apprendre et partager via des articles, un livre, des conférences. Participer à la création d’une conférence est pour moi l’opportunité de partager à encore plus grande échelle.
__Marisa Faraggi : __ Il y a deux points de vue : d’une part je pense qu’organiser un événement tel que la Grosse Conf nous apporte de la visibilité par rapport à d’autres boîtes de conseil. D’autre part, et c’est important ; OCTO est connue pour être une référence dans la tech et la data. Et ça nous expose aux gens qui ne sont pas encore nos clients. C’est également l’occasion de partager la culture OCTO : entre nous, nous aimons bien partager la connaissance, les informations donc le fait de partager avec la communauté et rendre la connaissance accessible aux autres entreprises.
Par ailleurs, je viens du monde de la science, et j’ai fait de la recherche pendant longtemps et organiser ou faire des conférences, entre autres, c’était mon job ! C’est quelque chose qui me semblait naturel, tout ce qui vient du monde scientifique. Et je commence à avoir pas mal d’années dans le monde de la data aussi donc je crois que j’ai un petit peu ce regard croisé entre la science et la data mais aussi l’industrie, ce qui me permet de proposer un regard un peu différent pour une conférence sur la data.
Maxime Gatineau : Actuellement, il n’y a que peu d’événements de la sorte sur le marché français, pas beaucoup de conférences non plus sur la data qui soient suffisamment poussées sur l’aspect technique. On introduit le sujet mais ce n’est pas souvent suffisamment approfondi. Il manque une conférence où tu ressors avec de vraies connaissances, pas seulement une introduction. Je trouve ça important d’avoir des talks mais aussi des ateliers avec des personnes qui sont expertes dans leur domaine. Aussi, un événement comme la Grosse Conf nous permet de montrer les acteurs français de ce secteur de la tech. On a des cerveaux et il faut qu’on les utilise ensemble et les conférences / meet ups permettent le partage de ces connaissances pour ne pas se laisser distancier par les GAFAM.
Je suis curateur depuis le lancement de la conférence et on a fait pas mal de choses. Que ce soit délimiter le scope de la conférence, déterminer ce qu’on voulait dire, le message que l’on voulait porter à travers les différentes thématiques, puis la sélection de nos speakers avant de les accompagner jusqu’au jour J. Le tout en gardant en tête qu’il faut que ce soit réellement intéressant et pertinent pour les personnes qui touchent à la data et plus spécifiquement en tant que data scientist.
Au sein de la curation, on souhaite mettre en avant des valeurs humaines. On a une programmation qui tente de refléter ces enjeux qui nous sont chers et qui sont portées par OCTO de manière plus globale. On fait évidemment attention au gender mix mais cela reste encore un réel challenge dans le domaine de la tech et on espère que cela sera de plus en plus facile lors des prochaines éditions !