School of Product 2023 : Agnès CREPET et Isabelle HUYNH - Remettre du vivant dans le produit

School of Product 2023 : Agnès CREPET et Isabelle HUYNH - Remettre du vivant dans le produit

« Dieu a fait des hommes grands et d’autres petits, je les ai rendus égaux ».

C’est sur cette citation de Sam Colt que Agnès Crepet et Isabelle Huynh lancent leur conférence. Dans une première partie, elles répondront à la question suivante : « Est-ce que la technologie amène la justice sociale ? ».

On se rend compte à travers plusieurs enseignements que la réponse tend plutôt vers le non :

  • Colonialisme digital (deal entre opérateurs et marchand de téléphone dans des pays en voie de développement pour forcer les usages)
  • 54% du recyclage envoyé dans des décharges à ciel ouvert dans les pays sous développés
  • Obsolescence programmée et forcer l’achat de nouveau smartphone
  • Extraction de minerais organisé en mafia et travail des enfants derrière
  • Assemblage en Chine principalement (85% de la production mondiale) avec de mauvaises conditions de travail. Plusieurs campagnes de suicide collectif ont eu lieu au sein de ces entreprises

On y découvre également l’impact négatif sur la planète et sur la vie privée :

  • 1,4 milliard de smartphones possédés dans le monde
  • 50 millions de tonnes de déchets électroniques par an
  • Évolution de l’usage des smartphones : on gardait son smartphone 4,8 ans il y a 20 ans contre 2,8 ans en moyenne aujourd’hui
  • Les smartphones sont difficilement réparables dû au nombre de pièces, peu d’open source pour gérer les firmware ainsi que des applications plus gourmandes dans le temps. On parle d’obsolescence programmée.
  • Aspiration des données via des couches applicatives : serve le marketing et l’addiction poussées des smartphones

Dans une seconde partie, et maintenant ? Comment peut-on résoudre en partie ces problèmes ou en tout cas tendre vers une amélioration ? Agnès Crepet prend l’exemple de FairPhone pour illustrer son propos.

  • Fairphone a été créé par des militants / activistes et non par des ingénieurs. Leur recherche est avant tout la justice sociale
  • Travailler directement avec les locaux dans les mines ainsi que les assembleurs. Proposer un salaire plus compétitif et juste avec le travail fourni
  • Impact social : essayer de respecter la loi, être dans une situation gagnant / gagnante avec les pays / personnes avec lesquels Fairphone travaille.
  • Garder son téléphone plus longtemps (7 ans). Cela passe par : le rendre réparable plus facilement et pour moins cher que les gros producteurs de smartphones
  • Décoloniser l’industrie
  • Décomplexifier la chaîne de valeur avec moins d’intermédiaires
  • Usage de moins de minerai : 15 sur les 50 utilisés en général dans la production de smartphone

Aujourd’hui, nous utilisons et achetons des technologies paternalistes et dirigistes sur lesquelles nous n’avons pas de pouvoir. Fairphone vise à proposer une technologie conviviale sur laquelle nous pouvons agir et avoir du pouvoir. C’est sur ces mots que s’achève la conférence d’Isabelle Huynh et Agnès Crepet.