Mon salon ... linux (2/2)

le 18/04/2009 par Gabriel Guillon
Tags: Software Engineering

Après un bref déjeuner sur le pouce et un tour aux stands des assoces' histoire de récupérer des goodies, j'assiste aux formations/tutoriels de l'après-midi qui portent sur "Votre plateforme internet et intranet avec PHP"

Au menu: "Présentation du Framework AJAX OpenExt", puis "Zend Framework, Dojo, Flex: les RIA industrialisés avec PHP"

OpenExt

Présenté par Sarah Haïm-Lubczanski, formatrice, et ça se sent, ouh ça se sent qu'elle est formatrice: elle est captivante et explique rudement bien.

J'avoue avoir été déçu par cette partie. Disons que ce n'est pas ce à quoi je m'attendais: la présentation était à moitié sur AJAX, à moitié sur OpenExt. Je m'attendais à ce que ça soit entièrement sur OpenExt.

J'ai donc appris peu de choses, à part qu'OpenExt était un fork d'ExtJS 2.0.2. Fork dû à un changement de politique de licence: ExtJS était LGPL, puis est passé à une double licence (GPLv3/commerciale) tandis qu'OpenExt est LGPL.

Le fait qu'ExtJS soit GPLv3/commercial impose que:

  • soit votre application doit être publiée sous GPL,
  • soit vous acheter une licence ExtJS

Le fait qu'OpenExt soit sous LGPL vous permet d'utiliser OpenExt gratuitement sans devoir mettre votre application sous GPL.

Les RIA industrialisés avec PHP

Présenté par Alban Hanry, de Zend Technologies France, que j'ai eu l'occasion de voir lors du Forum PHP en 2008.

Là encore, un peu déçu: je m'attendais à apprendre plus de choses. Il faut dire que je ne suis pas un pro et Flash/Flex/Silverlight, donc je n'ai écouté que d'une oreille distraite cette partie-là.

J'ai appris, nul n'est parfait, que Zend Framework embarquait, à partir de sa version 1.7, la bibliothèque javascript Dojo. Pourquoi Dojo et pas ExtJS/jquery/<votre biblio JS favorite> ? Pas parce que Dojo est la meilleur mais parce que Zend ne pouvait pas assurer le support d'une bibliothèque Javascript, et Dojo a en un, de support. Pour autant, nous assure-t-il, il est possible de faire du JS avec Zend, c'est juste que Dojo est inclus.

J'aurais aimé entendre une autre raison que quelque chose de "bassement" pécuniaire, pour ce choix, mais il faut reconnaître qu'il tient la route.

Concrètement, vous n'aurez plus à écrire de Javascript, Zend s'en charge pour vous. Par exemple, afficher une checkbox devient aussi simple que ça:

$form->addElement(
    'CheckBox',
    'foo',
    array(
        'label'          => 'A check box',
        'checkedValue'   => 'foo',
        'uncheckedValue' => 'bar',
        'checked'        => true,
    )
);

Avec les include qu'il faut, bien sûr.

Pour autant, que Dojo soit intégré à ZF (Zend Framework) ne rend pas votre appli plus belle d'un coup de baguette magique. Ce qui était un compliqué à faire devient plus simple (juste un peu de code PHP dans la vue), mais ça ne fait pas le café, ce n'est pas magique, il faut encore se servir de sa tête.

Moralité du bilan du salon

Je n'arrive pas à me départir de cette sensation que le monde professionnel arrive à Linux par pur arrivisme: les éditeurs y ont vu un moyen de faire de l'argent, et ils se lancent dedans. Cette impression naît de plusieurs choses:

  • La densité de monde aux stands associatifs était plus importante que dans tout le reste du salon,
  • Le comportement des éditeurs lors de la table carré ronde sur la virtualisation; chacun avait un peu tendance à tirer la couette à soi,
  • Trempant dans ce milieu depuis pas mal d'années, je suis habitué au côté "bonne franquette" du monde OpenSource, pas au côté professionnel et marketé.

Au fond, l'ambiance communautaire que j'aime bien de l'OpenSource n'était pas assez présente à ce salon. Je me suis régulièrement demandé, en passant devant les stands, ce que ces sociétés apportaient à l'esprit OpenSource, et si elles l'avaient bien intégré. Pour certaines j'ai trouvé des réponses, pour d'autres non...

L'autre côté de la médaille est que cette situation est assez plaisante: des industriels jugent ce "petit" monde suffisament mature et digne d'intérêt pour s'y engager.

J'ai appris pas mal de choses, à ce salon, mais pas autant que ce à quoi je m'attendais...