“Le handicap, c’est l’affaire de tous.”
“Le handicap, c’est l’affaire de tous.”
Comme chaque année, le mois de novembre chez OCTO Technology est rythmé par des activités en lien avec le mois du handicap et la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées.
Rencontre avec notre chef d’orchestre, Vincent Mathon, référent handicap, qui nous explique d’où vient son engagement et comment il se matérialise au quotidien.
Bonjour Vincent, peux-tu te présenter et nous parler de ton évolution au sein d’OCTO ?
Vincent Mathon : Bonjour ! Je suis arrivé chez OCTO il y a 5 ans en tant que recruteur au sein de la Team RH et au fur et à mesure du temps, j'ai pu prendre en main d'autres terrains de jeu. D’abord Campus Manager en 2021, début 2022 avec Hélène et ensuite, au sein de la Mission Handicap en juin 2023. Pamina Voiron était référente handicap, Irina Farmer était le pendant côté événementiel et moi je suis devenu contributeur avec le pendant recrutement, c'est-à-dire comment infuser les bonnes pratiques dans les équipes.. Mine de rien, on est le premier point de contact, donc si nous n’avons pas les bonnes pratiques… C'est un vrai sujet pour les personnes bénéficiaires de savoir comment amener le point des besoins à un moment dans le process. Et donc nous on leur tend la main en premier échange, sur quels sont les besoins d'aménagement ou d'adaptation.
Donc j'ai commencé comme ça, on a formé l'équipe recrutement à toutes ces pratiques-là, dédramatisé pas mal de sujets, et de fil en aiguille, on a fait bouger les choses. La sensibilisation était le principal levier, elle l'est toujours d’ailleurs, tous les mois. Tout a commencé avec le mois du handicap en 2020, puis Pamina l’a fait évoluer en 2022, car finalement le handicap, c’est toute l’année.
On arrive en 2024, Pamina part faire le tour du monde et me propose de prendre sa suite. Alors j’ai un peu tout récupéré et je crois toujours au fait qu'il faut qu'on continue la sensibilisation.
En quoi cet engagement était important pour toi ?
VM : Tout simplement car j'ai vu qu’il manquait un pan dans le duo Pamina et Irina. Je suis aidant, mon fils est en situation de handicap. J'aime OCTO, c'est une entreprise qui a des convictions, qui a des engagements. À travers ce sujet du handicap et de la diversité et de l'inclusion de manière plus générale, j'avais envie de m'investir. C'est le cœur qui a parlé !
Comment s’articule précisément ton engagement ?
VM : Tout s’organise autour de trois piliers : le recrutement, la sensibilisation et le maintien dans l'emploi.
Par maintien dans l'emploi, tu entends tout ce qui est de l’ordre de l’accompagnement ?
VM : C'est ça. Mon objectif, c’est d’aider les Octos en répondant à leurs besoins de compensation. J’aide par un aménagement de poste, par des aménagements d’horaires, par du transport adapté, par plein d'autres manières. On peut mettre en place du coaching spécialisé parce que la personne a un trouble psy et qu’elle a besoin d'être accompagnée.
Et sur la partie maintien dans l’emploi, tu représentes une oreille pour ces personnes-là ?
VM : J'essaie toujours de cadrer en disant que je ne suis pas psy, parce que ce n'est pas non plus mon rôle, mais je suis une oreille attentive pour, dans certaines situations et avec le cadre de confidentialité, aider à décharger, trouver des pistes quand il y a des urgences. Ça paraît tout bête, mais prendre des nouvelles régulièrement, c'est important pour la plupart. Mon objectif, quand il y a besoin, c'est de trouver des solutions.
Comment gères-tu cela avec ton poste de recruteur ?
VM : Ce n'est jamais évident parce que c'est en parallèle, surtout dans une structure comme OCTO, ça représente une casquette en plus. Si je fais une moyenne, c'est au moins une demi-journée par semaine. J'essaie de faire au mieux, de le matérialiser dans mon agenda, mais en fait, il y a des urgences. Donc des fois, il y en a certains Octos que je vais déprioriser, d'autres que je vais prioriser parce qu'il faut répondre à la demande. Le rôle de référent handicap, c'est plein de situations qui sont toutes différentes les unes des autres. Dans un même handicap, il y a des dizaines de situations différentes. Et c'est ça qui est à la fois hyper intéressant et en même temps hyper complexe car tu n'as jamais la bonne recette.
Ce que je vois surtout, c'est que c'est une obligation de notre part, c'est nécessaire de le faire. Même quand on est moins de 250, c'est nécessaire. Ça soulage les Octos qui en ont besoin, ça leur permet aussi de se projeter dans l'entreprise. Aujourd’hui, 80% des handicaps sont invisibles. On a beaucoup d'Octos qui ont des troubles musculo-squelettiques, qui ont eu un accident, et qui ont une douleur dans un bras, dans une partie du corps et qui, sans cette adaptation d’aménagement de poste, auraient eu plus de difficultés à se dire “comment je gère toute la journée avec une douleur qui est quand même latente parce que j'ai pas le bon siège, pas le bon repose-bras, le bon repose-pieds, le bon écran”. C'est au-delà du confort.
Jusqu'à la fin de l'année 2025, on est sous accord agréé, on accompagne donc trois typologies de personnes :
- Les bénéficiaires de l'obligation d'emploi, donc les personnes qui ont une RQTH ou une invalidité ;
- Les personnes qui ont une infection longue durée ;
- Les aidants ayant un proche en situation de handicap ou d'invalidité
Dans ces trois catégories-là, on accompagne actuellement 62 Octos. On a fait un bon de plus de 150% en un an. Si on zoom sur la partie obligations d'emploi, on en accompagne 22. On accompagne aussi des Octos qui ont eu besoin d'être sur un dossier RQTH, on est aussi là pour les aider. Et puis enfin, on a le programme Neurodiversité pour lequel je suis fier d'être un relais. C’est un fonctionnement à part entière qui a été lancé en mars 2025. Le but est d’aider les Octos qui se questionnent sur un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité ou sur un trouble du spectre de l'autisme. Nous travaillons avec le cabinet ESPACE-SUP, qui nous aide spécifiquement à diagnostiquer ces deux troubles. Avec ce programme-là, 30 Octos sont venus me voir. Ce n’est pas 30 qui sont diagnostiqués, mais c'est 30 qui se questionnent. Et donc ça, c'est vraiment pour moi une preuve de confiance de l’Octo qui se dit : “Je me questionne, j'ai le courage d'aller voir Vincent ou ma lead RH pour peut-être creuser ce sujet-là”.
Être référent handicap est, à mon sens, un rôle essentiel pour les Octos. On est bien conscients, et je suis bien conscient, que même en tentant de faire le maximum, on ne fait jamais assez. On a encore du chemin à faire dans certaines situations, mais je suis très fier du chemin parcouru en 5 ans : on part de 3/4 Octos identifiés en 2021, à 62 aujourd'hui, dont 22 qui sont dans notre scope des bénéficiaires au sens légal du terme d'obligation d'emploi.
Passons à la partie sensibilisation et au mois du handicap chez OCTO. Depuis quand et quel est le programme de cette année ?
VM : Au départ, on ne faisait le mois du handicap que durant le mois de novembre et puis au fur et à partir de 2022, on s'est dit tous les mois, on fait des choses - sauf l’été. Et donc pourquoi le mois du handicap ? Simplement parce que c'est un moment qui a été acté, on a chaque année un mois dédié à une cause. Donc le mois du handicap c'est en novembre. Et ça faisait sens parce que ça tombait aussi lors de la semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées, qui est généralement la troisième semaine du mois de novembre..
Comme tous les ans, il y a des conférences et des événements immersifs. Nous avons décidé d'en avoir un certain nombre conjointement avec Accenture. Moi, j'ai fait le choix chez OCTO de remettre des activités qu'on a déjà faites, qui ont bien marché.
Pour commencer le 20 novembre, il y a eu le Duo Day. C'est un dispositif d'une journée pour permettre à des personnes en recherche d'emploi, en reconversion, en situation de handicap, d'être en immersion aux côtés d'un métier dans lequel ils se projetteraient ou 'ils se projettent déjà. Le 25, on a mis en place une activité en partenariat avec JKO Sport, qui est le volley assis, un sport des Jeux Paralympiques. Et enfin, le 27, on a proposé une immersion autour des handicaps invisibles, des maladies chroniques et du cancer, grâce à la réalité virtuelle. Tout au long de la journée, deux lunettes étaient à disposition des Octos.
Quelles sont les initiatives dont tu es le plus fier ?
VM : Ce dont je suis le plus fier, c'est le Duo Day. On a commencé douloureusement il y a quatre ans, puis j'ai repris le flambeau, c'était un peu difficile. Cette année, on en a quand même eu 5 Octos qui ont partagé une envie de faire un duo la semaine entière.
Sinon, je suis aussi content de continuer de proposer des événements, pas uniquement sur le mois du handicap, d'essayer de tester des choses, qu’on continue de s’outiller aussi. On a un escape game sur les handicaps invisibles, on a des différents jeux de rôle, par exemple un jeu de l’oie géant sur les handicaps. Ça c'est des choses dont on est fiers !
Au niveau sensibilisation, je dirais le para-tennis de table il y a un an. On a eu la chance d'avoir Esteban Herrault, un athlète médaillé paralympique. On pouvait jouer avec lui et en même temps, il répondait à toutes nos questions.Ce qui est chouette, c'est qu'il est revenu pour faire une conférence ensuite, en janvier 2025, pour parler de son parcours, de tout ce qui l'amenait à être professionnel du tennis de table, les embûches qu'il a rencontrées, et qu'en plus, il se lançait dans une autre voie qui était en parallèle du tennis de table : l'humour. On a été un public un peu bêta-testeur pour lui parce qu'il était très très bon dans cette intervention et ça a eu beaucoup de succès. Pour moi, c'est vraiment un sacré coup !
Est-ce que tu as un mot pour la fin ?
VM : Finalement le handicap, l'inclusion de manière générale, c'est l'affaire de tous.
