Interview croisée de Nathalie Avramesco et Mathieu Moisant, lauréat·es Rôles Modèles LGBT+ et Alliés

le 29/10/2025 par Eden Tabu
Tags: Évènements

Être soi au travail : pour certain·es, c'est une évidence, pour d'autres c'est encore un combat.

Chaque année, L'Autre Cercle récompense celles et ceux qui font avancer l'inclusion dans le monde professionnel à travers les Rôles Modèles LGBT+ et Alliés. En 2025, deux visages familiers d'OCTO ont été mis à l'honneur : Nathalie Avramesco et Mathieu Moisant.

L'une est DRH et membre de la communauté LGBT+, l'autre est consultant et un allié engagé. Ensemble, ils incarnent une culture d'entreprise où la diversité n'est pas un slogan, mais une réalité vécue

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Nathalie Avramesco : Je suis arrivée chez OCTO il y a neuf ans en tant que Directrice des Ressources Humaines (DRH).

Aujourd’hui, je suis sponsor de l’axe LGBTQIA+ et j’interviens régulièrement sur ces thématiques, et sur celles de la Diversité et l’Inclusion de manière plus globale, en interne comme en externe.

Mathieu Moisant : Je suis chez OCTO depuis huit ans. Nathalie m’a d’ailleurs recruté !

J’ai lancé OCTO Nord, notre campement basé à Lille, avant de revenir à Paris où je travaille aujourd’hui comme consultant principal. J’ai aussi été co-lead de la gouvernance Diversité & Inclusion, avant de passer la main à l’incroyable Marion Daeldyck.

Que représente pour vous cette reconnaissance de “Rôle Modèle” ?

NA : C’est une vraie fierté. Pas seulement personnelle, mais collective. Être visible en tant que dirigeante LGBT, c’est montrer que ce n’est pas un frein à la carrière.

« Être out en tant que dirigeante, c’est créer une safe place pour les autres. »

Cette visibilité contribue à offrir des repères et à donner des perspectives aux personnes qui hésitent encore à être pleinement elles-mêmes au travail.

MM : Pour moi, c’est une reconnaissance symbolique mais c'est surtout un rappel. Un rappel de mon engagement et un rappel que le sujet est loin d'être bouclé, on a encore beaucoup à faire, n'en déplaise aux porteurs de vents mauvais anti-woke. Comme je ne fais pas partie de la communauté LGBT, j'ai d'abord douté de ma légitimité.

« L’inclusion, ce n’est pas un sujet de communauté, c’est un sujet d’entreprise. »

Ce titre m’a rappelé qu’on peut être acteur du changement, même en tant qu’allié. Il faut des personnes visibles pour montrer que ces sujets concernent tout le monde.

Nathalie Avramesco et Mathieu Moisant lors de la soirée rôle modèles LGBT+ et a allié.es 2025 - L'autre Cercle

Comment vos engagements se traduisent-ils au quotidien chez OCTO ?

NA : Je participe à de nombreux événements et réseaux pro, comme Les Dîners Têtu Connect, pour partager et apprendre des bonnes pratiques autour de la D&I.

Je suis également co-animatrice de la Fresque de la Diversité, un atelier qui mêle échanges, expérience et apprentissage collectif.

« Faire vivre des expériences, c’est souvent plus fort que n’importe quelle formation. »

Et même si j’aimerais pouvoir y consacrer davantage de temps, c’est clairement une de mes priorités pour les prochains mois.

MM : Mon engagement est plus discret aujourd’hui, mais il reste quotidien. Je veille à intégrer la diversité dans la composition des équipes, la manière dont on vend nos missions ou dans les comportements au quotidien.

Je suis aussi fresqueur, comme Nathalie, j’anime régulièrement des sessions.

« Être allié, ce n’est pas un rôle officiel : c’est une posture, une façon de voir le monde et une vigilance de tous les jours. »

Quelle initiative ou action récente vous a particulièrement marqués ?

NA : Je dirais la visibilité que j’ai pu prendre sur ces sujets, notamment à travers mes interventions dans des conférences et des podcasts. Cela permet de faire rayonner OCTO et d’échanger avec d’autres entreprises sur les bonnes pratiques en matière de diversité et d’inclusion.

MM : Pour moi, c’est justement le fait d’avoir été nommé Rôle Modèle. Je ne m’y attendais pas du tout. Au-delà de la reconnaissance, cela a ouvert beaucoup de conversations avec des collègues. Et plus on discute de la diversité et de l'inclusion en entreprise, plus on déplace la fenêtre d'Overton et on rend les choses visibles.

« Être soi au travail ne devrait jamais être un combat. »

Quels sont vos objectifs pour la suite ?

NA : Pour l’année à venir, notre objectif est de renforcer le travail collectif entre les différents sous-thématiques D&I (genre, handicap, mixité sociale, LGBTQIA+) et rapprocher encore plus ces initiatives du cœur du métier d’OCTO.

MM : Oui, l’enjeu, c’est de relier la D&I au business et au cœur de métier d'OCTO.

L’inclusion, c’est aussi un levier de qualité dans nos missions.

Qu’il s’agisse de conception, d’IA ou de digital, il faut être attentif aux biais. Une équipe diverse, c’est une équipe qui conçoit mieux et réalise des produits logiciels plus performants, plus utilisés et plus impactants..

Si vous deviez résumer votre engagement en une phrase ?

NA : Contribuer à un environnement où chacun se sent libre d’être pleinement soi.

MM : Non, ce n’était pas mieux avant. C’est mieux maintenant, parce qu’on ose en parler.

Un mot de la fin ?

MM : Je veux surtout remercier toutes les personnes engagées dans la gouvernance D&I : Jérôme Puigrenier, Marion Daeldyck, Nathalie Avramesco, Pierre-Yves Lesage, Marjolaine Hamon, Charlotte Abdelnour, Olivier Roux, Celine Bouery, Almudena Manjarin,Pamina Voiron, Marion Chatelin, Natalie Schmitz, Julie Gallavardin, Vincent Mathon, Stéphanie Ramirez, Arnaud Huon, Arnaud Delliste, Gabriel Adgeg, Antoine Chantalou, Emmanuel Soler, et Michel Kaddouh.

C’est un travail collectif !

« L’inclusion, ce n’est pas une bataille individuelle, c’est un effort commun. »