Interview Christophe Charles - “La technologie Blockchain, c’est l’arbre qui cache la forêt !”

Chez OCTO, la Blockchain a sa propre équipe dédiée, sa tribu. Si la technologie elle-même est le coeur de l’expertise (et des passions) de l’équipe, la réflexion a toujours pris une épaisseur plus grande : celle de la responsabilité. “La technologie Blockchain, d’un point de vue technique, c’est l’arbre qui cache la forêt ! Il faut forcément se poser en parallèle les questions de gouvernance, de sécurité, de transparence, et sensibiliser les entreprises à ces problématiques”.

Rencontre avec Christophe Charles, leader de la tribu Blockchain.

Pourquoi avoir créé la Tribu Blockchain ?

En 2015, certains Octos s’intéressaient à la technologie Blockchain, écrivaient des articles et donnaient des conférences sur le sujet, mais il n’y avait pas d’offre concrète proposée par OCTO. À partir de 2017, on a eu de plus en plus de sollicitations de la part des clients. On a créé une tribu pour pouvoir structurer l’offre, la R&D, et répondre concrètement aux missions.

Vous êtes combien dans la Tribu et quelles sont vos expertises ?

On est 7. Tous les “techs” de l’équipe sont experts sur Ethereum. Certains sont aussi spécialisés sur les technologies HyperLedger Fabric et Corda. L’un d’eux, Loup, est même certifié formateur Corda.

5 des 7 experts de la Tribu BLOC (de gauche à droite) : Victor Nea, Aymeric Bethencourt, Simon de Lagarde, Christophe Charles et Loup Theron.

Ethereum, Corda et Hyperledger sont les technologies les plus matures. Selon toi, quelle est la technologie Blockchain la plus prometteuse à venir ?

Pour moi ce serait Cardano, une technologie dont les créateurs sont principalement au Japon. Cette technologie se différencie des autres car elle répond à la problématique de l’interopérabilité. Aujourd’hui, pour développer leurs projets, beaucoup d’entreprises sont parties sur des technologies différentes qui ne se “parlent” pas entre elles. Les réseaux sont imperméables. Mais dans un futur proche, il va être nécessaire de les faire communiquer entre eux. Cardano pourrait être une réponse au problème. Mais la technologie n’est pas encore mature, il faudra voir d’ici un an.

A Lire : Blockchain : Zoom sur les particularités de Corda

Si tu devais résumer vos croyances dans la Tribu ?

Ce sont plus des guidelines que des croyances. Et elles partent davantage du client que de la technologie :

  • pour qu’un projet Blockchain puisse apporter de la valeur, il faut se concentrer sur le use case du client, son besoin, et choisir la technologie la plus adaptée.
  • essayer d’avoir le plus possible une démarche Lean Startup ; on veut pousser nos clients à innover et leur apporter une véritable vision.
  • enfin, lorsqu’on construit une infrastructure sur laquelle différents acteurs vont échanger, avoir une démarche DevOps est primordial.

On a aussi créé trois formations pour aider nos clients. La dernière, sur Ethereum, est purement axée pratiques de développement, pour développer les applications Blockchain. On y apprend les Best Practices (TDD, Craft etc.) et on insiste sur les failles de sécurité. Elle nous a beaucoup été demandée par les développeurs et les architectes.

Quel est le truc en plus de votre tribu ?

L'expertise poussée – c’est une des signatures d’OCTO –   et une vision longue durée sur la Blockchain.

La Blockchain, au niveau purement technique, c’est l’arbre qui cache la forêt. Il est nécessaire de se poser en parallèle les questions de gouvernance, de sécurité et de transparence et de sensibiliser les équipes à ces problématiques. Grâce à nos précédentes missions, nous avons pu développer une démarche 360 que nous présenterons à notre Matinale, le 21 mars prochain. Nous voulons faire comprendre à nos clients qu’il ne suffit pas d’implanter des outils techniques, il faut aussi acculturer les équipes. Même si nous nous centrons sur un seul projet, nous accompagnons forcément les équipes un peu plus loin dans leur vision. Ce qui nous différencie, c’est aussi notre expérience poussée sur les Blockchains de Consortium (blockchain privée).

Quelle serait votre mission idéale en Blockchain ?

À l’origine, la Blockchain a été créée pour apporter de la transparence dans les interactions. On aimerait travailler sur des projets relatifs à cet aspect originel, ouvert et public. Par exemple, créer un système de vote participatif décentralisé pour une commune, avec une plateforme qui assure la sécurité, sans fraude et sans personne physique qui dirige ou décide. Si on nous propose une mission avec un intérêt citoyen ou dans le domaine médical, on fonce !

Quelles sont vos idoles de la Blockchain ?

Vitalik Buterin et Joseph Lubin qui sont les co-fondateurs de la blockchain Ethereum. Don Tapscott que l’on a pu voir à USI, Anthony Pompliano un blogueur très actif au sein de la communauté blockchain, Charles Hoskinson, un CEO très actif sur la blockchain Cardano, Mike Hearn, le lead developper de R3 Corda… Sans oublier Sajida Zouarhi, une architecte qui a mis au point un système blockchain qui met en relation les hôpitaux du monde entier pour trouver des couples de donneur/receveur d’organes.

La Blockchain demain c’est… ?

Pouvoir répondre à des besoins citoyens ou humains de manière beaucoup plus simplifiée. En ce qui concerne le domaine privé (et je ne parle pas des banques), je pense qu’il faudra que les grands groupes travaillent ensemble pour développer des opportunités sans forcément avoir des intérêts communs dès le départ. Ce sera pour eux le moyen de gagner des parts de marché.