« Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts. »
Isaac Newton
Toute l’opiniâtreté du taxi à éviter les bouchons parisiens ne m’aura pas permis d’arriver à l’heure à ce déjeuner avec Sibylle. Son invitation prévoyait 12h30 et il est presque treize heures lorsque je débarque dans le restaurant. Je l’aperçois à une table, nerveuse, en train de malmener son Smartphone.
– Je suis désolé Sibylle, mais le trafic était vraiment épouvantable ! (aussi, quelle idée de m’inviter à l’autre bout de la capitale ? Il y avait quand même plus simple pour éviter les quelques spots à cadres dirigeants de la Générale).
– Ce n’est rien, ce n’est rien. Asseyez-vous donc Paul.
– Comment allez-vous depuis cette dernière séance il y a un mois ?
– Pas mal. Pas mal.
Elle prononce ces mots puis son regard devient de plus en plus fuyant et ses mains se crispent.
– Ah. Quelque chose semble vous préoccuper néanmoins…
– Oui bien sûr, vous savez que je ne vous attirerais pas dans un tel endroit sans une bonne raison. Je vous ai fait venir parce que … Parce que je n’y arrive pas !
– Vous n’arrivez pas à quoi ?
– Mais à tenir le challenge que m’a fixé Henri !
– Et réussir consisterait en quoi selon vous ?
– Et bien à diminuer mes coûts, à « décroître » comme il a été demandé !
– Il me semble qu’il y avait un paramètre supplémentaire dans la méthode à employer : rendre autonomes vos usagers pour pouvoir leur déléguer plus efficacement vos tâches actuelles.