Les 5 ans de Duchess France
Pour son 5è anniversaire, l'association Duchess France a organisé un événement le 19 mai 2015 chez Numa. Ce fut l'occasion de rassembler développeurs et développeuses, hommes et femmes de l'IT, le tout autour des activités et de l'évolution de Duchess France. Divers sujets ont été abordés : Duchess, son historique et son évolution, également le fait que c'est cool d'être une fille développeuse, mais qu'il faut encore travailler pour faire connaître le monde de l'IT aux femmes et combattre les préjugés. Avec en fil rouge l'idée que tout est possible tant qu'on est passionné(e) et qu'on s'investit.
Pour rappel, Duchess France est une association créée en 2010, dont un des enjeux principaux est d'inciter les femmes à speaker lors de conférences techniques. L'association milite également pour l'information des femmes vis-à-vis des métiers de l'IT, et souhaite susciter des vocations en communiquant sur les métiers techniques. Duchess organise des événements techniques, des séances coaching, des hands-on,...
Cet article retrace les différents talks de cette soirée d'anniversaire.
Présentation Duchess France
La salle est comble, on compte une majorité de femmes dans l'assistance mais une part du public est masculine. La soirée commence par une rétrospective Duchess France. Quel est le chemin parcouru en 5 ans ? Amira LAKHAL et Ludwine PROBST, membres du bureau Duchess, nous présentent l'évolution de l'association.
Elles rappellent la création de Duchess France à partir du groupe féminin néerlandais JDuchess, JUG féminin, par quelques femmes tech. L'idée originelle était de réunir des femmes développeuses autour du Java, pour discuter, échanger, et speaker lors de conférences. Elles expliquent qu'au fil du temps, la philosophie Duchess a changé, et que du Java, la communauté s'est ouverte à toutes les technologies. Le groupe Duchess en est venu à organiser des séances de coaching pour avoir plus de femmes speakeuses, à participer à des concours de code (elles ont d'ailleurs remporté quelques prix, avec des équipes 100% féminines), à faire des hands-on très techniques. Mais elles se sont aussi rendu compte de l'importance de communiquer sur le métier de développeur, car c'est un métier encore méconnu. Récemment, elles ont commencé à participer à des forums, à aller à la rencontre de lycéen(ne)s pour promouvoir le métier de développeuse. Certaines s'investissent même dans des événements comme Devoxx4Kids pour casser les préjugés et stéréotypes dès le plus jeune âge. Duchess essaye de mettre en place aujourd'hui des rôles modèles. Des profils de femmes différents, avec des parcours différents, mais qui permettent aux autres femmes développeuses de s'y identifier, et de se dire 'Tiens on bosse sur la même techno, et elle, elle est speakeuse sur ce sujet. Pourquoi pas moi ?'.
Une vidéo est ensuite diffusée, qui présente 3 femmes, et leur point de vue sur ce que veut dire "être développeur", et à fortiori "développeuse". La vidéo présente 3 profils : 1 lycéenne, 1 confirmée, 1 senior. Elles expliquent chacune brièvement pourquoi elles aiment la technique et pourquoi elles veulent y rester.
Talk "J'ai testé pour vous : être une fille et développeur"
La vidéo permet d'introduire le premier talk, donné par Emilie Graziana, développeuse Java chez Kyriba : "J'ai testé pour vous : être une fille et développeur".
Elle commence son talk avec quelques anecdotes qui convergent toutes vers la même conclusion : être une fille développeuse choque encore en 2015. Elle explique qu'être une fille développeuse, ça veut dire faire face à des clichés, des stéréotypes. On s'y habitue, on n'y fait presque plus attention. Sauf que les clichés sont présents partout (qu'ils soient négatifs aux femmes, aux hommes ou àf un groupe quelconque d'ailleurs). Ces stéréotypes nous influencent dès notre plus jeune âge, et même inconsciemment, ils se répercutent sur notre comportement de tous les jours. Emilie pose la question suivante : pourquoi y'a-t-il si peu de femmes développeuses dans notre pays, alors qu'en Malaisie par exemple, il y a la parité dans ce domaine ? Selon elle, la façon de remédier à ce problème, c'est de casser les stéréotypes. Et ce, le plus tôt possible. Mais il faut également promouvoir les métiers de l'IT auprès des femmes, leur faire découvrir ce monde finalement assez méconnu.
J'ai trouvé l'intervention d'Emilie intéressante et légère. Cependant, elle n'apportait pas assez d'éléments nouveaux à mon goût. Elle a énoncé beaucoup de généralités, j'aurais apprécié un avis un peu plus tranché et développé sur le sujet "Comment attirer les femmes dans l'IT ?".
Talk "Boost your professional karma"
Katia Aresti succède à Emilie, pour faire un talk sur comment booster son karma professionnel. Katia est développeuse freelance, d'origine espagnole. Le karma ne sera pas vraiment le sujet de son talk, orienté plutôt sur son évolution professionnelle, et une explication de ce que Duchess a fait pour elle.
Elle nous explique qu'elle arrive en France, elle obtient son premier emploi, et là elle se pose une grande question. Pourquoi y'a-t-il si peu de femmes dans le domaine de l'IT ? Et pourquoi celles qui y travaillent ne veulent pas faire de technique ? N'ayant pas de collègues féminines, elle n'a personne à qui poser la question. C'est le moment où elle entend parler de Duchess France, qu'elle rejoint. Elle rencontre des femmes tech, et s'implique dans la communauté. Elle écrit des articles, ce qui lui permet d'améliorer son français. Elle organise également des sessions pour permettre aux participantes de s'améliorer en Java et de passer une certification. Cette certification lui permet de passer avec brio un entretien client pour sa société, et de commencer une nouvelle mission. Sur cette mission, elle utilise entre autre MongoDB, encore récent et méconnu. Elle écrit donc un article sur ce sujet pour sa société. Suite à cet article, elle a la surprise d'être contactée pour faire un talk a un conférence sur MongoDB. Elle fait ensuite d'autres talks, notamment sur l'agilité. Elle est promue MongoDB Master et a participé à des congrès MongoDB, notamment aux Etats Unis. Aujourd'hui elle est développeuse freelance.
Elle conclut en expliquant qu'à ses yeux, dans la technique, on peut toujours apprendre, échanger. Et on ne sait jamais qui on va rencontrer, avec qui on va travailler. Pour elle le karma, s'est s'investir, être passionné, apporter quelque chose et on en retirera toujours un apprentissage. La recette pour booster son karma professionnel ? Participer, partager et être passionné(e).
Katia a su présenter avec humour son parcours professionnel, et a pu montrer en quelques minutes que même en étant 100% technique, en s'investissant à côté, elle avait pu saisir des opportunités auxquelles elle n'aurait pas forcément eu accès autrement.
Conclusion
Je suis allée à ce meeting sans aucune idée préconçue de ce qui allait s'y passer, des sujets qui allaient être évoqués. Même si j'avais entendu parler de l'association, je ne la connaissais pas plus que ça. J'y suis allée car, en tant que développeuse, je suis évidemment sensible à la place des femmes dans le monde l'IT et du soutien pas toujours systématique dont elles bénéficient. Ce que j'ai apprécié dans ce meeting, c'est le côté très positif, le fait que l'association s'engage activement à promouvoir le monde de l'IT auprès des femmes. De plus, la distinction n'est pas forcément faite entre développeurs et développeuses, et je trouve que c'est une excellente approche : les événements sont ouverts à tous et la majorité des événements sont des événements techniques. En bref, cet événement m'a donné envie de suivre de plus près Duchess France.
Duchess France a un blog sur lequel sont publiés des articles techniques, rédigés par des femmes : http://www.duchess-france.org/
Et pour suivre les événements organisés par l'association : http://www.meetup.com/fr/duchess-france-meetup/