Décider malgré la complexité

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J’ai eu la chance de participer au “Campus de l’innovation managériale” en partenariat avec l’Institut de la Sociodynamique, qui a eu lieu le 25 Novembre 2023 à Sciences Po.

Juste pour que vous puissiez imaginer l’ampleur de l'événement, on parle là de 41 conférences répertoriées dans les thèmes suivants :

  • L’écosystème humain
  • L'entreprise dans la cité
  • Le travail
  • La prise de décision dans la complexité
  • Les modèles de coopération

Une journée riche en apprentissages mais je souhaite faire un focus particulier sur une conférence portant sur le thème de la prise de décision dans la complexité. Pourquoi ce thème en particulier ? Car il a beaucoup résonné avec mon activité au quotidien où je suis amené à prendre des décisions mais également d'accompagner mes clients à prendre des décisions dans la complexité.

Alignons-nous sur ce que je définis derrière le terme “complexité". La complexité est la difficulté à comprendre, résoudre et gérer une situation en raison de la difficulté à prédire les conséquences.

Qu’est-ce qu’une bonne décision ?

ÇA N’EXISTE PAS !!! Voici les propos de Florent Menegaux, Président du groupe Michelin. Sa réponse mérite d’en prendre conscience et de remettre en perspective l'ensemble des croyances que nous avons tirées de nos expériences passées. En effet, dans le cadre de mon métier, je prends généralement le postulat d’adopter des prises de position assez fortes qui me guident dans mes prises de décisions et en même temps la complexité, l'ambiguïté et l’incertitude qui nous entourent doit nous permettre de remettre constamment en cause ce postulat de base.

Comment décider malgré la complexité ?

Avant même de parler de méthode, je pense qu’il faut surtout adopter un état d’esprit qui répond à cette complexité. Avoir conscience de la valeur du doute, kesako ? C’est de reconnaître la complexité d’un problème, l'ambiguïté d’une situation et le manque de certitude et néanmoins prendre la décision. Mais c’est également, accepter l’incertitude et le droit à l’erreur pour ainsi être prêt lorsque les faits vont changer, d'ajuster sa décision. Finalement la question à se poser lorsque l’on doit prendre une décision est : “Quel est mon niveau de confiance acceptable pour que je prenne la décision ?”

Pour en revenir à la méthode partagée par Florent Menegaux, il conseille, par étape de :

Consulter les personnes expertes du sujet. Cette étape remet en question une croyance forte chez certains leaders : “Faut-il savoir pour décider ?” Le leader se conforme à cette idée qu’il doit connaître, alors qu’il s’agit d’admettre et d’oser dire que je ne sais pas. On en revient à la valeur du doute expliquée plus haut.

Prendre en compte les différents aspects, par exemple d’avoir les avantages et inconvénients de différents scénarios en prenant en compte l’ensemble des avis remontés.

Décider en lien avec son système de valeurs. Avoir connaissance de ses valeurs et celles de l’entreprise fournit un cadre de référence, elle pose des limites acceptables ou non et enfin elles renforcent ou inhibent vos décisions.

Accepter l’erreur. Plus facile à dire qu’à faire, je le conçois. Ça mériterait un autre article. 😁

Ce que je retiens est que décider dans la complexité cela consiste à réduire le risque de prendre la mauvaise décision. Lorsque l’on prend une décision, ce n’est pas forcément une décision qui garantit le succès, c’est une décision qui donne les meilleures chances de succès. On décide en conscience et selon son système de valeurs que l’on va prendre des risques et donc que l’on aura des échecs.

Mes apprentissages

Je souligne deux liens forts avec la philosophie agile #heartofagile qui permettent de prendre de “bonnes” décisions dans un environnement complexe.

Collaborer étroitement avec les autres pour générer et développer de meilleures idées de départ.

La méthode de Florent Menegaux l’illustre clairement. Le mode relationnel à adopter est la collaboration. Croire aux individus, favoriser l’interdépendance et surtout l’auto-gestion des membres sont les clés pour prendre une décision qui donne les meilleures chances de succès.

Revenons rapidement sur la notion d’auto-gestion dans la prise de décision. A qui revient de prendre la bonne décision ?

Florent Menegaux nous partage sa philosophie. “Souvent, on prend des décisions trop haut !” Le sujet est au cœur des responsabilités dans l’entreprise. Les décisions doivent être prises au bon niveau par les bonnes personnes. Cela sous-entend que l’entreprise et le leader crée l’environnement permettant aux experts des sujets de prendre des décisions et que la culture du droit à l’erreur soit un facteur prédominant pour encourager ce type de comportement et surtout supprimer le sujet lié à la sanction.

Réfléchissez périodiquement, pensez à ce que vous avez appris lors de vos collaborations et vos prises de décisions.

Quand on prend une décision on est seul ! Au moment où on l'on décide, il ne faut plus hésiter et accepter que les hypothèses de prise de décision soient fausses. Réduire le risque de prendre la mauvaise décision nécessite de réfléchir périodiquement à vos apprentissages. Ensuite, améliorez, modifiez, supprimez et prenez une nouvelle décision.

N’est ce pas là, le meilleur comportement à adopter à nos leaders de demain ?