Agile France 2016 : hors des tranchées ?
Agile France, c’est une conférence sur les Méthodes Agiles, d'accord. Mais certaines présentations abordent des sujets a priori différents, cherchent à créer des ponts avec d’autres disciplines. Cela permet aux participants de développer une culture plus large de l’agilité, de découvrir d’autres modèles et perspectives bien utiles au quotidien. Ce billet vous donne un petit aperçu de quelques unes des présentations « alternatives » que l’on pouvait suivre à Agile France cette année. Et peut-être quelques idées d'outils à tester !
Suivre la voie toltèque
1 - Poser une intention
Comme on peut le faire par du coaching orienté solutions ou quand on mène une futurespective, il s'agit de se représenter un meilleur futur auquel on aspire. Et plus précisément :
- que cette représentation fasse appel aux différents sens : je peux décrire à quoi je vois, j'entends que le changement souhaité s'est produit, mon émotion… [exemple : j’imagine que cette fois-ci, la démonstration de fin d’itération se passera bien : le Product Owner sera satisfait de l'avancement, l’équipe recevra des félicitations et repartira motivée, je sentirai de la joie !]
- que je sois confiant dans sa réalisation [j'y crois, j'ai foi dans cette possibilité],
- et qu'elle soit compatible avec mon agenda personnel [j’ai bien prévu de participer aux prochaines démonstrations]
2 - Maîtriser son attention
Mon intention est maintenant posée. Pour que cette vision encore imaginaire devienne bien réelle, que faire ? A quels événements dois-je porter mon attention pour détourner le cours de l'histoire ? Ici, un regard extérieur peut m'aider. Car nous interprétons tout événement selon notre vécu personnel, notre mémoire des événements. Je suis donc potentiellement aveugle à une réalité alternative. L'idée est de voir les choses autrement, ou demander à quelqu’un de me les montrer autrement. [j’ai toujours présenté l’avancement par l’écart entre le prévu et le réalisé et c’est une source d'insatisfaction… n’y a-t-il pas une meilleure façon de faire ?]
3 - Toujours faire de son mieux
Une fois identifié un sujet d'attention, comment puis-je faire mieux ? Notre "mieux" varie dans le temps en fonction de notre énergie. Mon niveau d'énergie me permet-il de faire mieux à ce moment-là ? [Je mets à jour les indicateurs d'avancement présentés d’une itération sur l’autre de manière mécanique, à l'arrache le soir précédant la démo sans faire l’effort de les challenger. Si je me réservais du temps le matin du jour précédant la démo, je pense pouvoir faire mieux.]
4 - Répéter, répéter, répéter
Changer un comportement bien ancré demande de répéter le nouveau geste. Si le changement que j’ai testé me semble aller dans le bon sens, il s’agit de persévérer ! [Pour ne pas retomber dans mon habitude de préparer mes indicateurs au dernier moment, je m’assure de me tenir à mon nouveau créneau matinal de préparation des indicateurs d'avancement, par exemple en m’assurant le concours d’un collègue - jusqu’à avoir ancré ma nouvelle pratique]
Sortir du cadre… au sens propre !
Explorer ce qui ne va pas
Ou encore improviser !
Vincent Daviet nous a fait pratiqué quelques exercices de théâtre d’improvisation, issus du livre Improving teams de Paul Goddard. En anglais, "improvise" (improviser) et "improve" (améliorer) ont la même racine.
Un exemple d'atelier pour briser la glace dans un groupe
On libère l’espace pour pouvoir circuler dans la pièce, et tout le monde marche silencieusement en occupant l’espace ; dès que l’animateur pose une question, j’y réponds à la personne la plus proche de moi à ce moment-là (ex : « Pourquoi es-tu là ? ») ; et ainsi de suite pendant quelques tours de questions que l’animateur juge pertinentes à poser.
Une autre idée pour créer du lien et de la confiance au sein d’un groupe
Les participants s'assoient en cercle ; chacun réfléchit à une assertion à partager avec le groupe ; un premier participant se lève, se place au milieu du cercle et énonce son assertion. Les autres participants pour qui elle est vraie se lèvent. Puis l’un de ceux qui sont debout enchaîne, etc. On peut commencer par des choses très simples (« j’adore le chocolat ») et aller progressivement vers des choses plus difficiles (« je n’ai pas une vision claire des priorités », « je ne suis pas à l’aise avec notre nouvel outil de tests », « j'ai peur des conséquences si on ne livre pas à la date prévue »...). Intéressant pour se découvrir des affinités, et aussi se rendre compte que l'on n'est pas seul à éprouver des doutes ou des difficultés.